Le refus de carte en dessous de 10€

refus carte -10€

De nos jours, de plus en plus de personnes préfèrent payer par carte bancaire plutôt qu’en espèce. Le développement des paiements sans-contact permet de régler facilement et rapidement les achats en dessous de 30€. Cette nouvelle utilisation simple de la carte bancaire fait diminuer le panier moyen du consommateur. Là où avant on réglait les petits montants en espèces aujourd’hui le paiement sans-contact se généralise. Néanmoins, un certain nombre de commerçants refusent les paiements par carte pour les petits montants. Il n’est pas rare de trouver des écriteaux « La carte bancaire est acceptée à partir de 10€ ». C’est la structure des frais liés à l’acceptation de la CB qui explique ce refus de carte.

Les coûts fixes facturés expliquent le refus de carte

En bref

Le commerçant obtient très souvent un lecteur de cartes bancaires par l’intermédiaire d’une banque. C’est le cas de la plupart des commerçants. La banque facture pour chaque transaction une commission. Cette commission est souvent composée d’un coût fixe. Ce coût fixe de quelques dixièmes de centimes devient important si la somme encaissée est faible.

10 centimes sur une transaction de 2€ représentent une commission de 5% !

Plus en détails

Le commerçant qui passe par une banque pour obtenir son terminal de paiement, doit négocier les tarifs d’acceptation de la carte avec sa banque, son contrat monétique.  Ce coût d’acceptation de la carte est ce qu’on appelle la commission commerçant. Cette commission est composée de plusieurs éléments.

Commission commerçant =

  • La commission d’interchange. À chaque transaction, la banque du commerçant doit payer une certaine commission à la banque du client. Elle est également appelée CIP ou MIF. Cette commission est incompressible.
  • Les frais de réseaux. C’est ce point que nous détaillons ci-dessous.
  • La marge de votre banque. Au-dessus des 2 frais incompressibles présentées ci-dessus votre banque fixe se marge librement pour le service apporté.

Pour en savoir davantage sur les tarifs de la banque, nous vous conseillons l’article qui traite des commissions commerçants.

Les frais de réseaux

Un réseau de paiement c’est par exemple Visa, Mastercard, CB, American Express, etc. Chaque réseau doit pouvoir assurer au commerçant que la transaction est bien effectuée et qu’il sera bien payé. Pour fournir cette assurance, les réseaux prélèvent des frais. Ces frais peuvent être sous la forme de coûts fixes, ou d’un pourcentage du montant.

Les réseaux Visa et Mastercard prélèvent des commissions qui varient respectivement entre 0,01% et 0,464% pour Visa et entre 0,0164% et 0,3664% pour Mastercard. La commission de ces réseaux diffère en fonction du type de carte (débit / crédit / hors UE …).

cb-logo

Si tous ces coûts étaient en pourcentage, alors il n’y aurait aucune raison pour les commerçants de refuser la carte sous un certain montant. Le problème est que certains réseaux facturent des frais fixes au banques. C’est notamment le cas du réseau CB (Carte Bancaire).

En France la quasi-totalité des cartes bancaires françaises encaissées en magasin utilisent ce réseau. Les réseaux Visa et Mastercard sont utilisées principalement par les cartes étrangères qui ne sont pas badgées CB.

Les frais fixes facturés par CB sont de 0,0011€ par transaction. Ce coût fixe ne varie pas en fonction du type de carte, qu’elle soit de débit, de crédit ou commerciale. Les frais de réseaux sont, tout comme la commission d’interchange, incompressibles.

Exemple : refus de carte sous 10€

Si les réseaux facturent un coût fixe aux banques, celles-ci ont tendance à répliquer ce modèle à leurs propres clients (les commerçants) dans la commission. S’il existe un coût fixe par transaction, alors le commerçant a intérêt à évaluer à partir de quel montant, la transaction est suffisamment rentable.

Prenons l’exemple avec la vente d’un café à Paris. Supposons que la banque propose à un café parisien un taux de 0,7% par transaction. Néanmoins, ce taux s’applique uniquement pour les montants au-dessus du seuil de 10€ par exemple. En dessous de ce seuil, le café paie le « minimum de perception ». C’est un montant fixe. La banque établit ce montant à 10 centimes d’euro.

1 café

Ainsi si le client souhaite payer avec sa carte son café à 2€ (nous sommes à Paris ne l’oublions pas), alors vous, propriétaire du café, paierez à la banque 10 centimes. Ce coût est équivalent à 5% du prix du café. Ce pourcentage est important et rend votre café peu rentable.

5 cafés

A l’inverse imaginons que ce même client règle 5 cafés avec sa carte. Le prix étant de 10€, votre banque vous facture 0,7% du montant. Le pourcentage est tout de suite plus abordable.

Les commerçants choisissent donc d’accepter la carte bancaire seulement à partir de 10€ (par exemple) pour améliorer considérablement leur marge.

écriteau refus carte

Exemple d’écriteau photographié à Paris

Les solutions pour éviter ces refus de carte

Le commerçant peut préférer proposer une meilleure expérience au client en lui autorisant le paiement par carte pour tout montant. Entrepreneur Hero vous conseille 2 solutions.

Passer à une commission totalement variable

L’une des solutions que nous vous proposons est d’aller voir votre conseiller bancaire. Vous pouvez alors lui demander de passer à une tarification entièrement variable. Cela vous permet d’accepter les transactions à petits montants au même prix que pour les gros montants. Tout dépend de votre panier moyen, votre banque peut accepter de « perdre de l’argent » sur certaines transactions de petits montant si elle se rattrape sur vos plus gros paniers.

Passer par une fintech (SumUp, Zettle, Smile and Pay)

L’autre solution que nous proposons est destinée aux petits commerçants réalisant un volume d’encaissement modéré (moins de 5 000 € par mois). En effet, si c’est votre cas, alors les offres des fintechs telles que SumUp, Zettle ou Smile&Pay sont sans doute plus adaptée à votre situation.

logos SumUp, Zettle, Smile and Pay

Le principe de ces fintechs est simple : vous achetez un terminal de paiement à prix bas sans engagement ni abonnement ni aucun frais fixe. Une commission sur chaque transaction est facturée par l’entreprise spécialisée indépendante des banques. Celle-ci est plus élevée que celle des banques. Pour SumUp et Zettle, la commission est de 1,75% et est invariable quelle que soit la transaction. Pour Smile&Pay la commission est de 1,65% pour l'offre standard. Nous vous invitons à consulter notre article pour un meilleur comparatif des offres des banques et des fintechs.

Si nous reprenons l’exemple d’un café à 2€, celui-ci il vous coûte :

  • Avec votre banque 10 centimes + 0,70%

Vous payez 0,11€ soit 5,5% de commission.

  • Avec SumUp ou Zettle

Vous payez 0,04€ soit 1,75% de commission.

Si vous cherchez une solution d’encaissement complète et adaptée à votre activité, vous pouvez utiliser notre comparateur dynamique.

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